« L’injustice sociale est une évidence si familière, elle est d’une constitution si robuste,
Qu’elle paraît facilement naturelle à ceux
qui en sont victimes »

                    Marcel Aymé

 

 

 

 

 

 

 

 

  N ‘oubliez de signer la pétition pour l ‘élevage émanant d ‘un collectif d éleveurs http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2013N37242.       Posté le : 13.03.2013…      
         13 août 2013 09:48:06 :: Bonne fête , Hippolyte , Radegonde
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Envoyé le: 22.12.2012.




CHANGER LE SYSTÈME !!!!
L’APLI creuse son sillon.


Trois ans de combats, des heures et des heures d’investissements, des documents et des propositions remis autant de fois que possible à des centaines de politiques.

Pendant ce temps, l’Europe a perdu 157 000 producteurs.

Ce 5 Décembre, les organisations professionnelles, syndicales mais aussi l’APLI Nationale ont participé à la première des réunions de travail organisées par le ministère de l’agriculture.

Autour de la table, la FNSEA, FNPL, FNCL, JA, Confédération Paysanne, Coordination rurale, France Agrimer, Chambre d’Agriculture et l’APLI ont découvert la base du travail proposée par la DGPAAT.

La direction de l’agriculture se donne pour objectif de développer un projet gratuit et innovant pour l’Europe, projet s’articulant autour de trois axes ; un système de régulation de la production, un observatoire européen et la contractualisation. Notre ministre de l’agriculture défendra près des pays européens l’intérêt d’un tel plan pour les producteurs européens.

«Un paquebot qui doit changer de direction » selon les termes de l’APLI
« CHANGER LE SYSTEME » pour le ministère…


Nous avons entendu une proposition qui va dans le bon sens. Nous ne pouvons que féliciter les décideurs d’avoir pris le bon chemin.
Le travail est encore long mais nous ne manquerons pas d’arguments, de documents pour étoffer cette proposition. A nous tous de continuer à travailler et de convaincre un maximum d’acteurs de la filière et de responsables politiques pour que tout ce travail aboutisse dès 2015.

En attendant le massacre continu avec des coûts de productions exorbitants un prix du lait indicatif déconnecté du marché et de plus non respecté par certains industriels.

Malgré ces prix non rémunérateurs pour les producteurs, des industriels coopératifs envisagent toujours de nourrir le monde en développant la production de produits industriels (tour de séchage) au détriment de la souveraineté alimentaire de ces pays.

Résultat de plus en plus de paysans et d’humains crèvent de faim !!! Chercher l’erreur !!!

FMB : Les OP transversales c’est fait et reconnu !!!….

Le 11 décembre 2012, la commission nationale technique (CNT) a donné un avis favorable pour l’agrément de dix premières organisations de producteurs laitiers (OP). Parmi elles, France Milkboard Sud Ouest et France Milkboard Grand Ouest, deux OP transversales, regroupant tous les producteurs à l’échelle du bassin ont été validées. Autrement dit nos efforts et nos convictions commencent à voir le jour.

Dès le printemps 2013, nous demanderons également un agrément d’OP transversale pour les autres bassins à condition que vous producteurs soyez convaincus de l’importance de ces OP indépendantes.

Vous pouvez toujours signer dans les OP FMB reconnues même si vous vous êtes au préalable engagé dans un projet d’OP non validé actuellement (Par exemple OP Bongrain)

Notre combat est juste et incontournable. De plus en plus, nos idées sont reprises, alors soyez acteurs pour votre avenir et arrêtez de subir.

Les avancées sont là !!!

Le changement de système ne se fera que si vous êtes vous-même déterminés …

2012 année du changement ….

2013 année des résultats : C.V.O, FAIREFRANCE, FMB par bassin…

Bonnes fêtes de fin d’année.

André LEFRANC
Président Apli Nationale



La FNPL se Réveille !!!!
——————————-

Le président de la FNPL s’est engagé à se battre pour que le prix du lait remonte en janvier ! Serait- ce la période de Noël qui le rende si attentionné envers les producteurs, où une autre échéance de fin janvier 2013 ?

Alors que nous savons déjà, par les indicateurs de conjoncture, que le prix du lait à la production sera plus élevé qu’en ce moment, la FNPL prétend vouloir « se battre » pour que le prix payé aux producteurs remonte à 340 euros en janvier. Facile : elle sait déjà que le prix de base avoisinera les 320 euros.

L’Apli affirme que la FNSEA continue de se moquer de la base : ce prix ne couvre même pas les coûts de production. Et pourquoi cela ? Pour une raison bien simple : Au nom des producteurs , la FNPL a , depuis trois ans maintenant, signé des accords scandaleux sur les modes de fixation du prix du lait qui aboutissent à abandonner ces mêmes producteurs pieds et poings liés au bon vouloir des industriels sans aucune contrepartie ni digne ni équitable en face !

Tout est en place pour que, même en période de raréfaction de l’offre comme en ce moment , l’urgente et plus que nécessaire remontée des prix ne se fasse qu’au compte goutte !!

Les dégâts de cette politique voulue et appuyée par la FNSEA au nom de la « compétitivité » (comprendre « produire moins cher que hier ») se font sentir si cruellement cette année qu’ils s’en inquiètent et réclament des hausses …  Mais pas trop !
Faut rester compétitifs ! En voilà un syndicat digne de la défense des intérêts des industriels ….. Les producteurs attendront !

Et pourtant, les 400euros pour 1000 litres réclamés par l’EMB depuis plus de 3 ans sont une nécessité absolue, certains responsables de la FDSEA le reconnaissent… Mais en privé ! 

Il en va pourtant de l’avenir de l’emploi en Bretagne.

Second point : d’après la FNPL, « la transformation laitière doit se remettre en cause, elle a fait de mauvais choix stratégiques et a tardé à s’adapter » ; l’APLI constate que ce reproche concerne surtout les entreprises coopératives dirigées par des personnes proches de ce même syndicat !
Les mêmes applaudissent à l’arrivée de Chinois partenaires pour la construction de « tours de séchage » en centre Bretagne sans même s’interroger sur le prix à payer pour l’avenir car seuls les volumes leur font briller les pupilles!

Pourtant aujourd’hui il manque près d’un million de litres de lait par jour en Bretagne. Les éleveurs produisent moins, ils n’ont pas un bon prix du litre de lait, mais devront, par conséquent, payer davantage pour les investissements de leurs Coopératives.

La dégradation du prix du lait est avant tout la résultante d’un manque de régulation, la conséquence du libéralisme prôné depuis des lustres par la FNSEA, en se gardant bien de l’évoquer clairement au niveau départemental !

Il faut rapidement mettre en place un nouveau système souple et innovant permettant l’adaptation de l’offre à la demande avec des prix rémunérateurs et non pas une gestion des crises, fût- elle préventive !

En France (plus grande SAU européenne) les éleveurs peuvent faire autre chose que du lait et avec moins d’investissements. Cette spécificité française laisse la possibilité aux éleveurs de choisir, surtout quand les troupeaux s’agrandissent, que la main d’oeuvre diminue et que les gains sont faibles !

Ils gagnent 40euros/ha pour plus de 60 heures de travail quand les céréaliers gagnent 400 à 500euros/ha pour 5heures de travail.
La FNSEA est-elle prête à transférer des aides aux cultures vers l’élevage ?

Malgré la demande mondiale croissante en produits laitiers, le pire en France est à venir : l’encéphalogramme laitier est plat, les investissements dans les élevages sont faibles, les jeunes installés sont de plus en plus rares, la moyenne d’âge des éleveurs augmente : elle est proche de 50 ans.

Demain la filière manquera de matière malgré la forte demande.

C’est l’échec du système mis en place par la FNSEA et la FNPL qui s’annonce si le « bon sens » prôné par les non-résignés n’est pas soutenu !

« Qui a semé le vent va récolter la tempête ! »

Le Bureau de l’APLI 29 – Le 19-12-2012



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Envoyé le: 08.12.2012.

Florilège: tant va la cruche au lait…


COMPTE RENDU du 15 11 2012.

Une trentaine d’éleveurs européens pour assister à l’audience de la 5ème Chambre de la Cour de Justice de l’Union Européenne, ont « abusé » de l’hospitalité légendaire de Boris Gondouin, membre du CA de L’APLI qui habite STENAY dans l’est, département 55. Celui-ci nous a permis de partager entre producteurs de lait français, belges, allemands, suisses et Pays-Bas.

Le lendemain matin, dès 8h15 nous retrouvions les représentants des vins de Bordeaux ainsi que ceux de l’huile d’olive pour une audience à 9 hrs30, nous attendions de pied ferme devant les bâtiments de la Cour de Justice de l’Union Européenne, situés en périphérie de la ville du Luxembourg, dans une zone entièrement en construction.

Notre première surprise fut qu’il n’y avait ni CRS, ni gardes mobiles et que nous avons eu accès à l’immense bâtiment où siègent et la Cour et le Tribunal de l’Union Européenne, très rapidement sur simple présentation de notre carte d’identité, cela change …

Dans la salle d’audience, outre la trentaine d’éleveurs européens, avaient fait le déplacement, les représentants des associations qui défendent la même thèse que l’APLI, dans l’interprofession huile d’olive, l’interprofession vins de Bordeaux, l’interprofession Pays de Loire, l’interprofession Porc …

Etaient également présents, les représentants et cadres des interprofessions INAPORC, CNIEL et les avocats du CNIEL, les représentants du Ministère de l’Agriculture, le tout environ une soixantaine de personnes.
L’audience a duré un peu plus de deux heures, dans un premier temps, Maître Patrice SPINOSI, assisté de Maître Maurice MASSART, Maître Delphine LECHAT et Vincent GURY du Cabinet SPINOSI, a exposé les raisons pour lesquelles la notion d’aides d’Etat s’imposait.

L’avocat de l’interprofession dinde, Maître CALVET, assisté de Maîtres TRIFOUNOVITCH, REXHA, LOUVET, qui est également l’avocat de l’interprofession porc, INAPORC, l’avocat de l‘interprofession vins de Bordeaux, nous a présentés comme les éternels râleurs, comme les derniers chouans vendéens, et comme Astérix, le petit breton du dernier village qui résiste (il n’a pas dit qui était Obélix)…, comme des nostalgiques, sans projet s’inscrivant dans l’Europe, il ne connait ni l’OFFICE du Lait ni France Milk Board …

La parole a été donnée à l’avocat de la France, Maître de BERGUES qui longuement a tenté de convaincre la Cour que l’Etat français intervenait peu dans le fonctionnement des interprofessions.

Pas un mot, sur le fait que l’Etat permettait en contrepartie de la cogestion, à la seule FNSEA, de faire partie de l’interprofession au nom des producteurs et éleveurs en excluant tous les syndicats de producteurs et d’éleveurs minoritaires mais représentatifs, comme l’APLI, comme la confédération paysanne, comme la coordination rurale.
Sur question de l’avocat général, le représentant de la France a affirmé qu’au moins à 18 reprises, l’administration avait refusé d’étendre des accords interprofessionnels.

Le représentant de la commission européenne Monsieur Bruno STROMSKY, assisté de Monsieur Sébastien THOMAS, a souligné que seuls deux cas étaient visés dans les écritures, et que le représentant de la France ne fournissait aucune explication pertinente pour les soi-disant 16 autres cas.
La parole a été donnée à Monsieur Bruno STROMSKY, agent de la Commission Européenne. Celui-ci avec une précision « chirurgicale » a dépecé la jurisprudence Pearle, seule exception invoquée pour contester la qualification d’aides d’Etat et a souligné que et les décisions antérieures à l’arrêt Pearle et l’arrêt Pearle et les décisions postérieures conduisaient la Commission Européenne à conclure que la notion d’aides d’Etat s’imposait.

Les représentants des parties ont alors été interrogés par les magistrats.

Un des juges a posé « la question », qui s’impose sur le fonctionnement des interprofessions, à savoir : « Est-ce que l’interprofession fonctionne comme dans le cadre de l’arrêt Pearle pour les opticiens néerlandais, à savoir accord sur un projet de promotion commerciale, accord sur le financement de ce projet, accord sur le montant de la cotisation volontaire pour financer ce projet, et accord pour le rendre obligatoire pour éviter que des membres de la profession, profitent de la publicité sans rien verser.

La réponse a été entendue par la Cour, et bien évidemment, ni le représentant de l’interprofession, ni le représentant de la France n’ont contesté les chiffres figurant dans les rapports de la Cour des Comptes concernant les placements financiers énormes que chaque interprofession constitue dans la mesure où il n’y a jamais de corrélation entre une action de l’interprofession et un montant de cotisation. Les cotisations pour le lait représentant la maudite somme de 38 millions d’EUROS annuelle.

En bref, la réponse a été que la comptabilité des interprofessions ne permettait pas « d’individualiser », A l’APLI, nous appelons ça l’absence de transparence et l’opacité totale.

La seconde question posée par la Cour et la dernière, a été celle du Président.
Elle portait sur le rôle de l’Etat.

L’avocat des interprofessions avait indiqué entre deux citations de Cocteau, que le recouvrement des CVO fonctionnait comme pour n’importe quelle autre dette.
Il oublie que par exemple, l’interprofession lait n’a jamais assigné devant le tribunal un producteur de lait, mais au contraire c’est plus de 1 500 producteurs de lait qui ont assigné devant le tribunal de RENNES, l’interprofession lait, dont les représentants et les avocats avaient fait le déplacement à l’audience.

Pourquoi ?

Parce que l’Etat, en signant l’arrêté d’extension oblige soit pour INAPORC, l’abattoir, soit pour le lait, la coopérative ou l’industriel qui ramasse le lait, à prélever les CVO dues par le producteur ou l’éleveur et à les verser à l’interprofession, même si le producteur ou l’éleveur n’ont pas donné leur accord, même si le producteur ou l’éleveur ont manifesté leur désaccord. Preuve en est malgré nos courriers en recommandé pour cesser les prélèvements les industriels non seulement ne nous répondent mais continuent les prélèvements.
C’est ainsi que le système fonctionne et sans cette intervention de l’Etat, cela ne serait pas possible.

A la fin de l’audience, l’avocat général a indiqué à la Cour qu’à l’audience du 31 janvier 2013 il donnerait connaissance du sens de ses conclusions.
La Cour devrait rendre son arrêt vraisemblablement avant la fin du premier semestre 2013.

A la fin de l’audience, nous avions espéré pouvoir partager un repas dans le superbe restaurant du rez-de-chaussée du bâtiment, hélas, il fallait être invité par un fonctionnaire de la Cour de Justice…

A l’extérieur, nous avons cherché en vain un bistrot, il n’y a autour de la Cour que des bâtiments en construction.
Nous avons donc abusé une nouvelle fois de l’hospitalité de Boris qui nous a fait visiter son exploitation et que nous ne saurions trop remercier.

Retour en Normandie le lendemain à 1 heure.

André Lefranc
Président APLI NATIONALE



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Envoyé le: 04.12.2012.



Notes pour la préparation de
l’allocution du président de la FPLQ
Assemblée générale spéciale – 29 novembre 2012
Merci Denis pour ta présentation.

Je veux d’abord souhaiter la bienvenue à nos invités, nos partenaires.
Merci d’être là. Votre présence est importante pour nous.
Je salue aussi les producteurs, les délégués, les membres du C. A. de la Fédération. Je suis heureux de m’adresser à vous aujourd’hui.
C’est la deuxième fois que j’ai le privilège de le faire comme président de la FPLQ. C’est un privilège, mais surtout, c’est une très grande responsabilité, particulièrement dans la période actuelle.
Je vous avoue que je suis partagé entre la confiance et l’inquiétude.

En effet, malgré les importantes retombées économiques du secteur laitier, malgré sa performance soutenue, malgré la stabilité que la gestion de l’offre nous procure, malgré les faits, les résultats qui démontrent la pertinence de notre modèle pour tous les partenaires de la filière, j’ai le sentiment qu’il est plus menacé que jamais.
Et je vais être très franc avec vous, la plus grande menace ne vient pas de l’extérieur, ni des négociations commerciales ou de la concurrence étrangère. Elle vient de l’intérieur.
Si on n’y voit pas, on pourrait tout perdre. Nous, les producteurs, mais aussi nos transformateurs, nos fournisseurs, nos gouvernements, nos concitoyens.

2
Vous le savez, depuis 2008, le monde est plongé dans une crise économique majeure. Une crise dont plusieurs ont beaucoup de mal à sortir, l’Europe et les États-Unis particulièrement.
Le Canada s’en est assez bien tiré jusqu’à maintenant. La demande des pays émergents pour nos ressources naturelles a aidé, mais aussi la règlementation des marchés financiers et bancaires, plus serrée chez nous. Il faut se rappeler que la crise est due principalement à la déréglementation du marché financier et à la cupidité des spéculateurs aux États-Unis.
Certains économistes et dirigeants politiques l’ont compris.
Ils ont tiré des leçons et ils proposent une certaine réforme du capitalisme, mais plusieurs continuent de proposer plus de libéralisation et de déréglementation des marchés comme solution à cette crise.
Comme si on pouvait éteindre un feu en l’arrosant d’essence.
L’agriculture mondiale n’a pas été épargnée par la crise. Plusieurs y voient une situation conjoncturelle, temporaire.
On nous prédit même un âge d’or pour l’agriculture et l’agroalimentaire dans les décennies qui viennent, notamment en raison de la croissance démographique et du développement des pays émergents, ce qui ferait augmenter la demande et les prix.
Il ne faudrait pas perdre de vue que le secteur agricole est différent des autres secteurs de l’économie. En particulier pour ceux qui cultivent la terre, pour nous les agriculteurs.
Le marché libre ne nous rémunère pas adéquatement.
C’est pour ça que la plupart des États interviennent pour soutenir leur agriculture.
C’est vrai qu’actuellement, les prix des céréales, du maïs et du soya sont bons et profitent aux producteurs de grandes cultures.
Mais en Europe, aux États-Unis et en Asie centrale, la sécheresse ou les pluies trop abondantes ont réduit considérablement leur récolte.

3
2012. Mais que serait-il arrivé des prix si les prédictions de récoltes records de la FAO au printemps s’étaient concrétisées?
Les caprices de la nature sont un des facteurs qui font de l’agriculture un secteur à part. On travaille avec le vivant et on dépend de la température.
Quand on exploite une mine ou un puits de pétrole, le climat n’a pas d’importance. En agriculture, ça peut faire toute la
différence.
Dans le secteur des viandes et dans le secteur laitier de plusieurs pays, les producteurs subissent une grande volatilité des prix et une forte hausse des coûts d’alimentation. Nos confrères producteurs de lait américains et européens, et au Canada, nos amis producteurs de bovins et de porcs, en savent quelque chose.
Le secteur laitier canadien, pour sa part, traverse avec beaucoup plus de stabilité cette période tourmentée.
Il y a deux ans à notre assemblée annuelle, ÉcoRessources Consultants nous a présenté les résultats de son étude sur les
retombées économiques de notre secteur. On y apprenait qu’en 2009, le secteur laitier québécois générait plus de 81 000 emplois, 5,1 milliards de dollars de PIB et des retombées fiscales de 1,2 milliard de dollars. Tout ça, sans que les gouvernements versent un sou en subvention pour soutenir notre revenu.
ÉcoRessources vient de mettre à jour ces données.
Les résultats sont  remarquables.
De 2009 à 2011, nos ventes totales, notre contribution au PIB et les taxes et impôts versés aux gouvernements ont augmenté de 7 %. Une performance plus qu’appréciable dans une période économique difficile.

4
Ces dernières années, au Québec, on a beaucoup parlé de l’exploitation des ressources du Nord. Le Plan Nord du
gouvernement Charest prévoyait 80 milliards d’investissements, majoritairement publics, sur 25 ans pour générer des retombées de 5,9 milliards par an en PIB, 37 000 emplois créés et 780 millions de retombées fiscales.
Notre secteur est durable et entièrement renouvelable, il faut le rappeler. Il génère déjà, année après année, sans subventions ou investissements gouvernementaux, deux fois plus d’emplois et de retombées fiscales qu’on en aura avec le développement du Nord.
Il est temps qu’on reconnaisse les retombées considérables de notre secteur. Un secteur dynamique, créateur d’emplois, qui contribue à la croissance économique de nos régions, année après année, tout en assurant un juste revenu aux producteurs laitiers, sans subventions pour soutenir notre revenu, ce qui est exceptionnel dans le monde
agricole.
Ces faits n’ont pas empêché ces derniers mois des leaders d’opinion, particulièrement dans les médias et dans certains milieux économiques du Canada anglais, de multiplier les attaques contre la gestion de l’offre et de réclamer son démantèlement. Pour le bénéfice de qui? Pour gagner quoi?
Franchement, je ne comprends pas, même si venant de certains commentateurs ou de certains « think tanks » aux positions idéologiques, cette position n’est pas surprenante.
Mais là où j’ai été extrêmement déçu et préoccupé, c’est en prenant connaissance d’une lettre de l’Association des transformateurs laitiers du Canada, adressée à la mi-novembre aux ministres de l’Agriculture et du Commerce international.

5
Ce sont nos partenaires. Nous avons besoin d’eux, ils ont besoin de nous. Notre avenir est très intimement lié. Pourtant, ce qu’ils réclament dans cette lettre, sous prétexte de moderniser la gestion de l’offre, conduirait à son effondrement. Ils veulent conserver la stabilité et les garanties d’approvisionnement de la gestion de l’offre pour eux et soumettre les producteurs aux conditions du libre marché pour le prix du lait.
Le beurre et l’argent du beurre.
Le libre marché dans le lait, si ça fonctionnait, on le saurait depuis longtemps. Toutes les tentatives d’assurer par la déréglementation un revenu suffisant aux producteurs de lait pour couvrir leurs coûts de production ont échoué. Partout dans le monde!
C’est justement pour ça que les producteurs et les gouvernements au Canada ont mis en place la gestion de l’offre. Et un des principes fondamentaux de la gestion de l’offre, c’est d’assurer aux producteurs un juste prix qui couvre leurs coûts de production.
Il serait temps que certains de nos partenaires regardent cette réalité en face et cessent de rêver de développer les exportations avec du lait bon marché. Nous produisons dans un pays nordique.
On a six mois de gel par année.
On ne pourra jamais concurrencer les Néo-Zélandais sur les marchés mondiaux.
Nous n’avons pas 10 mois de pâturage de qualité par année et une température moyenne de 15°C pour produire du lait à faible coût.
Nous n’avons pas de Fonterra, leur grande coop, avec un quasi-monopole sur l’achat du lait, sur sa transformation et son exportation. Pour avoir son équivalent, il faudrait que le gouvernement légifère pour forcer la fusion de Parmalat, Saputo, Agropur et tous les moyens transformateurs au Canada.
Est-ce qu’il y a quelqu’un dans la salle qui croit que c’est faisable?

6
Je vais vous donner deux petits exemples de ce qui nous attend si le Canada abandonne la gestion de l’offre.

Nos confrères européens vivent actuellement leur deuxième crise en l’espace de 3 ans, depuis que l’Europe a mis fin à son système de prix administrés et qu’elle laisse les prix mondiaux et les transformateurs fixer les prix d’achat du lait des producteurs. En 2008 et 2009, les producteurs ont jeté des milliers de litres de lait à cause de la baisse brutale de leurs prix. Malgré les subventions de la Politique agricole commune, qui peuvent représenter plus de 40 % de leur revenu (selon un rapport spécial de la Cour des comptes européenne publié en 2009), des milliers d’entre eux ont été acculés à la faillite.

Après une courte période de meilleurs prix, en 2010-2011, comme le chanterait Lisa Leblanc, pour les producteurs européens aujourd’hui, le prix du lait c’est de la m…!
Au début de la semaine, mille tracteurs conduits par des producteurs de lait de toute l’Europe ont défilé devant le parlement européen à Bruxelles.

Ce n’était pas pour féliciter les politiciens pour leurs réformes.
Même dans des régions de France où les producteurs sont généralement mieux payés à cause des AOC, les fromages d’appellation d’origine contrôlée, les producteurs en arrachent.

La députée de la Haute-Savoie a posé une question en leur nom au ministre de l’Agriculture français à la fin octobre. Je vous la lis :
« J’attire l’attention de M. le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt sur l’inquiétude des producteurs de lait de Haute-Savoie. Coincés entre la baisse du prix du lait et la flambée du prix des aliments du bétail, les producteurs de lait dénoncent la “guerre” qui règne entre les grands groupes [et] dont ils font les frais. Les producteurs laitiers ne cachent pas leur colère par rapport à ces baisses décidées de façon unilatérale [par les transformateurs]. Ils sont aussi très inquiets, car la fin des quotas.


7
laitiers européens, destinés à garantir une certaine stabilité des prix, est prévue en 2015. Or, depuis plusieurs années, déjà la profession doit faire face à des crises à répétition en raison de la baisse du [prix du] lait. Aussi, je lui demande quelles mesures il compte prendre pour les rassurer et remédier à la crise générale de cette filière? ». Lire la suite…


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